Fatigue extrême, inertie quotidienne, perte de motivation profonde… Et si ce n’était pas uniquement de la paresse ou du désintérêt, mais un symptôme central de la dépression ou du burnout ? Cette réalité porte un nom peu connu du grand public : l’aboulie.
L’aboulie, un mot rare pour un trouble fréquent
L’aboulie désigne une diminution pathologique de la volonté, une incapacité à initier ou poursuivre des actions, même simples ou habituelles. Ce n’est pas un simple manque d’envie, mais une altération de la capacité à décider et agir, malgré la conscience des besoins et des conséquences.
Dans le contexte de la dépression ou du burnout, l’aboulie peut se manifester de manière sournoise : difficulté à sortir du lit, à répondre à un message, à accomplir des tâches quotidiennes, même les plus élémentaires. Le cerveau semble freiné, paralysé, alors que la personne reste lucide sur sa souffrance.
Dépression, burnout et aboulie : un trio infernal
Dans la dépression, l’aboulie est fréquente. Elle traduit un effondrement de la motivation, de l’élan vital. La personne n’a pas seulement « moins envie » : elle ne peut pas. C’est une perte d’élan intérieur, de la force d’agir, souvent confondue avec de la fainéantise ou de la démotivation.
Dans le burnout, l’aboulie s’installe après un long processus d’épuisement. L’individu, longtemps surinvesti, finit par ne plus parvenir à se mobiliser, même pour des actions simples. Le paradoxe est cruel : plus il veut, moins il peut. Le système nerveux est à bout.
Un symptôme sous-estimé, mais lourd de conséquences
Trop souvent ignorée, l’aboulie est pourtant l’un des symptômes les plus handicapants dans la vie quotidienne. Elle entrave la reprise d’une activité, freine les démarches de soin, isole encore davantage les personnes concernées.
Elle participe aussi à la spirale de la culpabilité : « Je sais que je devrais, mais je n’y arrive pas ». Ce cercle vicieux aggrave la souffrance psychique et peut renforcer le repli sur soi, voire conduire à des pensées suicidaires.
Comment s’en sortir ?
La prise en charge de l’aboulie passe par :
- Une reconnaissance clinique : comprendre que ce n’est pas un manque de volonté, mais un trouble psychique réel.
- Une approche thérapeutique adaptée : thérapies cognitives, accompagnement motivationnel, parfois traitement médicamenteux.
- Des objectifs progressifs : valoriser chaque petit pas, réintroduire des routines simples.
- Un soutien bienveillant : l’environnement joue un rôle crucial pour éviter la culpabilisation et encourager les efforts.
En conclusion
L’aboulie est un symptôme invisible mais redoutable, qui frappe au cœur de notre capacité à agir. Dans la dépression et le burnout, elle constitue un frein majeur à la guérison si elle n’est pas reconnue et prise en charge. En parler, c’est déjà un premier pas pour en sortir.
🔎 Pour aller plus loin
L’INSERM rappelle que la dépression peut toucher chacun d’entre nous, et qu’il est essentiel de ne pas rester seul face à ces symptômes : Lire l’article complet sur la dépression – INSERM.
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